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Envier les vivants

by Intenable

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1.
L'époque 03:37
Observe le feu prendre, Les vivants comme des braises que rien ne peut éteindre. On pouvait s’y méprendre, Mais le bruit de la jeunesse en noir, rien ne peut l’atteindre. Ressens comme la terre gronde, La nuit n’est éclairée que par la volte et ses lueurs. Vois leurs boucliers fondre, Sous des pavés trop dignes, le vacarme des clameurs. Écoute le son des flammes C’est le besoin d’exulter, de cramer leurs péages, Plus jamais suivre la trame, Un chaos pour des printemps, noircir de nouvelles pages. Ressens comme la terre tremble, La nuit n’est éclairée que par la volte et ses lueurs. Vois leurs figures se tendre Sous des pavés trop dignes, le vacarme des clameurs. Et si au matin des corps tombent, S’il n’y a plus d’étincelles, S’il reste juste une fumée sombre, Les prochaines flammes seront plus belles.
2.
Une cravate ou une corde, Un seigneur ou un serf ? Se repentir ou vous pendre ? Ils ont du savoir-faire. Vos crimes ou leur châtiment ? Merci pour la prime, Elle paiera l’immolation, Le deuil de leurs familles. Et si leurs vies valent votre insolence, Leur honneur que votre impudence, Ne cherchez plus la cause du désordre. Une cravate ou une corde, Devra-t-on faire un choix ? Quelle sera la meilleure laisse Pour nos cols froids ? Quelle sera la plus belle chemise Arrachée dans la joie, Le plus beau sourire de l’ange À la une des médias ? Et si leurs morts valent votre insolence, Leur honneur que votre impudence…
3.
Fallait bien qu’on traine des pieds, qu’on soit immatures, Fallait l’arrogance de cracher sur notre futur, Que ça joue mal, ça trébuche, ça se galoche, ça pleure et se rassure… Qu’on étreigne chaque weekend la famille qu’on choisit, Fallait des nuits dans le camion jusqu’à son épuisement, Bande son : « Indestructible ». Rappelle-toi, rappelle-toi, Y a des volcans qui pleurent Noyés dans leurs souvenirs, Y a des volcans qui meurent. Fallait aussi bien se regarder en face et penser contre soi Avant de se faire avaler par les miroirs. Besoin de plaire, faire du mal, détruire tout par mégarde, ouais, Fallait qu’on en parle. Pas attendre que les anges qui passent nous regardent de haut, Parachute dans la bouche, nostalgie en cartouche, Remplir nos vides à coup d’vide, nos vies à coup de rides Rappelle-moi, rappelle-moi, Y a des volcans qui pleurent Étouffés dans leur fierté, Y a des volcans qui meurent. Rappelle-moi, rappelle-moi Qu’y a des volcans si affligeants Qui pour la fin des temps, Regarderont passer le vent.
4.
Des flics ont détruit le portrait de Marcel, Mutilé son gilet, son visage, ses rides creusées par le gel. Avec lui une France, celle qui cause pas très bien, Aux dents qui se chevauchent, s’il en reste, Celle des zones industrielles, Celle qui fouille dans tes poubelles. Celle qui a honte, celle qui grimace, Le dos courbé, les mains pleines de crasse, Celle qui bégaie, devant l’olympe, A qui on répète que c’est pas si simple, Celle qui est triviale, dure à la peine, (Celle qui a défoncé des portes) Celle qui s’endette et puis celle qui se saigne, (Celle qui a ouvert des routes) Celle qui parlait à personne. Des flics ont détruit le portrait de Marcel, Et si la France de Marcel allait saccager, démonter la tour Eiffel ? Celle des derniers de cordée qui choisit ses symboles, Et qui prend ses gueules cassées pour poser une auréole, Pour poser son auréole.
5.
Silly Selma 02:57
Le battement froid des machines, un décor triste à mourir et toi, Tu danses dans le noir. 107 pas en cadence, une mélodie enfantine Qui te plongera dans le noir. Silly Selma, faut pas que t’aies peur du noir, Fallait mieux t’y prendre dans ce brouillard, T’étais vraiment pas faite pour ce monde, Fallait bien t’y pendre tôt ou tard. Cheveux noirs en bataille sur peau blanche délicate, Regard toujours pâmé, Cécité, si c’était toi la seule divinité qui épargne les affligés Des plus sinistres tableaux. Libérée des chaînes du réel, la mort est une belle histoire. Libérée des chaînes du réel, la mort était ton seul phare.
6.
Je ferai pas des grandes choses, Je laisserai aucune trace, toute cette vie n’est qu’une farce, Rien qu’une très longue pause, juste une très longue pose. Je connaitrai plus la joie, Je pense qu’à la finitude depuis que t’es plus là, J’ai pris l’habitude, c’est comme ça, on aime nos servitudes. Je sens mon corps déjà plus là et j’ai rien eu le temps de faire. En cendres au pied du même arbre que toi, avec vue sur la mer. Ouais, je me sens partir, Ton cancer qui m’aspire, à deux pour une douleur, A deux on peut en rire, à deux, Michèle, mon cœur, À deux, ça pourrait être pire. Ensemble on finira, on en cendres on se mélangera dans le sable de Perreire, En cendres on jubilera, alors on se rappellera notre séjour éphémère. Ensemble on finira, en cendres on se mélangera dans le sable de Perreire, En cendres on s’engueulera puis je te dirai merci d’avoir été ma mer.
7.
Habite les mêmes fringues depuis 4 hivers, Poches et ventre vides, moral 6 pieds sous terre. Aucune carte postale, même plus de boite aux lettres Pour relances de factures, menaces épistolaires… Dort dans sa caisse, se lève à l’heure du soleil, Chaque matin déplore son reflet dans le ciel. De mises en demeures en Secours Populaires, De mises au placard en interdits bancaires. La bouche de travers dû son handicap, Traverse toutes les rues sans trouver de travail, L’AAH nourrit pas les gosses quand la misère frappe. Méritants, les matelots d’rafiots sans gouvernails ? Dort dans sa caisse, se lève à l’heure du soleil, Chaque matin déplore son reflet dans le ciel. D’avis d’expulsions en Restos du Cœur, De vie d’indigence en privations, en peurs. Dort dans sa caisse, se lève à l’heure du soleil, Chaque matin déplore son reflet dans le ciel. De carrefours assiégés en dures confidences De réconfort glané en sublimes évidences.
8.
A toi, cracheur de venin qui salit son bavoir, Comme une statue de cire sans mesure dans le regard, Qui accuse pour des chimères façon moraline en barre, Cache souvent les mêmes chimères bien au fond de son placard. Alors… Quelle est ta place entre le paradis et l’enfer ? Quelle est ma place ? Moi, je ne crois qu’en la poussière. Tu veux la grâce ? Alors prie au nom de la mère, de la fille et de la sainte colère Je suis pas un bon chrétien, tu m’appelles « fille facile », J’ai parfois j’ai des idées noires, parfois je te sens hostile. Je suis pas le meilleur des frères, pas le meilleur camarade, Parfois on veut tellement plaire, parfois on est si crade. On peut toujours mieux faire pour te sentir un peu moins… pour se sentir…
9.
Est-ce que t’as souri tièdement en voulant mordre ? Est-ce que ça t’a bien fait souffrir ? As-tu salué ton collègue le plus lamentable, aimé son odeur et son rire ? Est-ce que tu protèges ta place ? Veux-tu vraiment plaire à cette caste, Devenir le premier de la classe ? Combien de compromis depuis l’aube, Combien d’entraves à ta personne, Combien d’outrage à ton corps-maître ? Es-tu ton propre traître ? Est-ce que mille fois tu t’es dit Que tout t’échappait dans la nuit, Que tu clouais le cercueil de ta vie ? Fermer les yeux, accepter son sort en silence, Considérer ça comme un jeu. C’est juste un jeu où les dés sont jetés d’avance, Être veule plutôt qu’être seul.
10.
Lundi, je voulais être utile et je suis resté seul chez moi, J’étais trop déprimé de la veille. J’ai remis ça à mardi et puis finalement mardi, J’ai fait mes courses et ma vaisselle. Mercredi s’annonçait beau, je me suis levé avant 10h Avec de la joie dans mon cœur J’ai allumé la radio, ils invitaient bruno le maire, Fallait que je meure, fallait que je meure. Je serai quelqu'un de bien ce weekend, Je donnerai de la valeur à moi-même, J’arrêterai de penser pour rien, j’arrêterai d’errer sans fin, Dimanche je serai quelqu’un que j’aime. Jeudi, j’ai écouté Lordon toute la journée, J’ai absolument rien retenu. Je suis allé voir « The Lighthouse » et j’ai voulu faire un fanzine Une heure après j’y pensais plus. Vendredi j’ai vu l’épilogue, c’était pas vraiment réjouissant, Alors j’ai dit oui à ma sœur pour un repas de famille rassurant.
11.
Il répond des silences à la moindre tendresse, Triste sire au sort navrant comme son verre qui se renverse. Il dit qu'il fait comme il peut mais un aveu de faiblesse Vaudra mieux qu'un « si peut être », vaudra mieux qu'une autre ivresse. Et il a cramé toutes ses cartes, construit des barrières en béton. Et voilà qu'arrive, bien joyeux, le roi des cons, Tout seul, sans cour, sans ombre. Sans se mentir à lui-même et en déposant les armes, On sait bien que ça finira toujours dans les larmes. Qu’importe le flacon pourvu qu’il s’endorme facilement, À la huitième pinte de trop, méritera pas ton neuvième pardon. À la dixième porte dans la gueule sans se poser de questions, Faudra peut-être revoir un peu pour la prochaine évasion. Allez, bonhomme en armure, relève un peu la tête, Cette couronne est bien trop grande pour toi. Pour le roi des cons, on fera un peu la fête, T'auras perdu ton titre d'ici-là.
12.
Mer morte 05:54
Au pied de chaque arbre encore vivant, Dans le reflet du ciel sur la mer morte, Dans le geste le plus élégant, Je t’entends, Tu ris encore. La plus abyssale des passions, Cette chanson médiocre posée sur ton corps mort, Dans les parfums les plus rassurants, Je te sens, tu respires encore. Dans tes cendres qui se mélangent à la terre, L’honneur de chaque femme digne, belle, forte, L’abîme que tu laisses, grand comme un firmament, Je te vois, Tu marches encore. Dans les animaux que tu préférais aux gens, Lèvres orphelines de mon père adolescent, Dans mes envies de rejoindre ton décor, Tu vis encore.

about

Troisième album pour INTENABLE et line-up remanié avec un nouveau bassiste et Clem qui passe à la deuxième guitare. On y retrouve la formule d’ores et déjà classique du groupe, alambiquée et curieuse, assaisonnée par cette guitare supplémentaire qui explore mélodies et arrangements avec une vélocité impertinente. Malgré toutes ces cartes en main, ces petits malins virtuoses arrivent à éviter le piège de la surenchère en pondant un album efficace à souhait, frais et surprenant sans jamais faire tourner la tête. Côté texte, l’habituelle poésie terrestre de Kevin se barde d’un fumet plus politique. Virulente et intraitable, la prose fustige cette france néo-libérale pleine de mépris.

credits

released May 29, 2020

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GUERILLA ASSO Paris, France

DIY FRENCH PUNK LABEL, GIGS & DISTRO

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