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L’enfer des vivants n’est pas à venir,
Regarde, il est déjà là
Obsédés par les frontières
D’architectures invisibles
La propriété privée
En guise de sanctuaire
J’habite les ruines du présent
L’angoisse du quotidien
Nous sommes les prochains survivants
Une humanité superflue
Condamnée à errer
Sous-prolétariat, zombies-clients
Consommateurs résignés
The Present’s borders
Modern world is obsessed with borders, boundaries.. today’s architecture and how our cities are organized are just another way capitalism found to alienate us and create an exacerbated feeling of fear. We live like survivors in a post apocalyptic world filled with barricaded wrecked buildings and dangerous neighbors...
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2. |
La chute
02:47
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Être roi de ses humeurs reste le privilège du plus grand nombre
À la fois juge et pénitent, le singe grimace face à son ombre
On n’a jamais franchement médité dans une cellule de prison
Un métier, une famille
Des loisirs organisés confortables
Être comme tout le monde n’a jamais été aussi fade
On a chargé le veau sacré sur le corbillard de l’angoisse
L'homme moderne ne doute plus, il a appris à trembler pour sa place
On pleurniche devant la fumée et les flammes d’une cathédrale
On baise machinalement sur les cendres froides du code du travail
Inutiles dans nos jobs, fatigués dans nos vies
Inutiles dans nos jobs, fatigués dans nos vies
Mourir d’ennui n’a jamais été aussi fade
"The Fall"
"La Chute" (The Fall) is a philosophical novel by Albert Camus. Camus broaches the theme of the "modern man" and blames the whole human kind. He deplores the lack of sense in our life, the boredom inherent in these modern times. Useless jobs, immured families and comfortable leisures make us apathetic.
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3. |
Qui perd perd
01:15
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Les rêveurs rêvent
Les savants savent
Les chercheurs cherchent
Et les casseurs cassent
Les gagnants gagnent
Toujours plus
Les perdants perdent
Encore une fois
Les consommateurs consomment trop
Les économistes comptent les corps
Les passeurs passent
Et les nageurs sombrent
Les flicards gazent
Et les fêtards tombent
Les dominants dominent
Et les menteurs mentent
Et les chômeurs doivent se justifier
"Losers Gonna Lose"
This is just a frontal song about how injustices seem inalterable sometimes. How "winners" always win and us losers seem condemned to lose forever..
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4. |
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On justifie les bourreaux
Devant l’urgence écologique
On suremballe les lucides
Excédés d’esprit critique
La fiction du progrès est insalubre
Nous sommes les déchets de ce monde absurde
La terre tremble encore
Entre une lune rouge et un soleil noir
Le train de la fin du monde
A déjà quitté sa dernière gare
Nous sommes les déchets de ce monde absurde
"Apocalypse of John 6:12"
This is when the Sixth Seal is opened, it’s the last one before the end of the world. While the ecological emergency is more dramatic than ever, the ruling capitalist class is telling us what we can call "stories" or "fictions" about progress, about unlimited growth... individual actions won’t be enough to reverse the trend. We need a new collective narrative, we need a change of paradigm.
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5. |
La bataille de Paris
02:32
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Les descendants de Thiers ont bien bossé
Il n’y a plus de canon à confisquer
La faillite du système est ordinaire
Bercée par une violence réactionnaire
Pas de plaque, pas de nom de rue
Pas de larme versée sur nos fleurs
Pas de statue, pas de Sacré-Cœur
Enfoui sous les débris des grandes villes
Le dernier des rats protège sa famille
Aveuglé par les gaz et les défaites
Confus entre justice et baïonnettes
"The Battle of Paris"
2018 and 2019 have been very strong in terms of police repression and violence in France, and especially during the "Gilets Jaunes" protests in Paris. Many demonstrators lost eyes, hands or got pulmonary damages and at least 15 died in 2019. This song draws a parallel between this and the tragic massacre against the Paris Commune in 1871. La Commune was a radical socialist and revolutionary autonomous government that
ruled Paris from March 18 to May 28 1871. The National Guard took over Paris and ended the Paris Commune during what we called "La Semaine sanglante" (bloody week). 20.000 were killed !!
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6. |
Entre Booba et Balkany
03:40
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De périphrases en métaphores filées
L’ascenseur social a été piraté
Entre magouilles immobilières
Et marchés publics en jachère
Les victimes du peuple sont devenues millionnaires
Ça passe les feuilles d’imposition au vocoder
À la fois héros du peuple et agresseurs
Le ridicule ne tue pas même
Le plus dangereux des gangsters
Des Volfoni à Tony Montana
Entre la croix et la bannière
De belles bagnoles en liasses de thunes
Planquées dans les poches des peignoirs
"Between Booba and Balkany"
This song draws a parallel between Booba, a famous rapper and Balkany who is a corrupted politician. They both are tragic symbols of the area where I live. Booba’s message, like many other mainstream artists, is all about making money, being rich, driving fancy cars wrapped in oppressive, misogynistic, homophobic language, which is similar to that from right wing ultra-liberal, corrupted, embezzling, tax-fraudulent politicians.
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7. |
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Le mythe du trou de la Sécu
La chimère des fraudes sociales
La fable de l’assistanat
La rhétorique des dominants
Nos caisses de solidarité
Sont vidées à coup d’oxymores
Amen à la main invisible
Le fantasme du coffre-fort
Il n’y a pas de juste milieu
Du mépris de classe aux bris de glace
Ils sont nos voitures
Ils sont nos machines à laver
Les assurances de nos toitures
Ils sont nos machines à café
Le même café qu’on nous vend
Qui nous porte à leurs abattoirs
La main gauche qui nourrit
Le poing droit qui nous arrache nos vies
"The Heist of the Century"
The gap between the ruling class and the stockholder is getting smaller everyday. In France and everywhere else those partners in crime are emptying our welfare funds and breaking our public services up. Economy is trying to justify this but it’s all about profit for a chosen few. We should be working for us.
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8. |
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On déguste la vie
À la petite cuillère
Comme un bon gros plat de merde
Nos frères bêtes à chagrin
Traînent leurs sacs de misère
Sous l’œil des actionnaires
La complaisance du silence
N'arrache plus aucune larme
La revanche de la sueur
A déposé toutes ses armes
Le monarque absolu
N’épargne rien ni personne
Du haut de son arrogance
Entre l’aigle et la foudre
À l’ombre de sa couronne
Il cire ses ordonnances
Alors on ferme nos gueules
Le capital est assis dessus
Avec son gros cul seul
Et toute la poussière de nos rues
Je suis mort de froid
Dans mon confort intérieur
Je suis mort de honte
Dans un corps qui m’autorise tout
Je suis mort d’ennui
En été comme en hiver
Je suis mort de peur
"The Eagle and the Thunderbolt"
Those are the symbols of Jupiter, god of the gods. We like to mock French president Macron by calling him "Jupiter". It’s a song about how capitalism, and Macron in particular, exist, rule and speak without any empathy for the working class.
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9. |
L'arme à droite
02:18
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Ça brunche en parlant d’acheter un appart
L’empathie lacérée, mais le discours reste intact
Ça parle à son banquier de sa sueur épargnable
Des convictions maigres, mais des rires gras plein la table
Ça pense mériter de la vue que ça a
Ça a hérité de la vie que ça a
Est-ce qu’on passera l’arme à droite ?
Les insomnies Netflix nous endorment la révolte
Le temps libre sacrifié nous fatigue la colère
La sortie des classes éclipse la lutte des classes
Est-ce que le cynisme a déjà pacifié nos artères ?
Ça a hérité de la vue que ça a
Ça pense mériter la vie que ça a
Est-ce qu’on passera l’arme à droite ?
Est-ce qu’on enterrera nos pensées avant qu’elles nous enterrent ?
Est-ce qu’on passera l’arme à droite ?
Est-ce qu’on passera l’arme à droite ?
"Pass the weapon to the right"
This is a song I wrote and sing with our friend Noé Talbot, a songwriter from Quebec with whom we toured a lot those past few years. The french expression "to pass the weapon to the left" means "dying", we returned that expression "to the right" to talk about the way some of our friends lost some of their convictions growing up, and how modern life, Uber/Netflix comfort turns them into the old reactionary idiots we always hated. I’m afraid to take that path without knowing it sometimes, I hope we’ll keep our integrity.
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10. |
Vampire
02:02
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Esclave parmi les esclaves
La virilité m’amuse autant qu’elle me dégoûte
Éduqué malgré moi comme un petit chef
Il n’y a pas de nature masculine
J’ai tellement de misère à me subir
L’homme fort est un putain de vampire
On en aura parlé des clichés
De coupes du monde en déménagements
L’Histoire est toujours racontée
Du point de vue des petits garçons arrogants
"Vampire"
This song is about masculinity, and how the mainstream cliché of virility and manhood makes me uncomfortable with my male body. It takes time and a lot of distance to re-evaluate and deconstruct that dominant speech. Masculinity is not a natural distinction, and we need to reinvent those concepts..
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11. |
La guerre des pauvres
02:13
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À force de se tenir nu
Face à la vérité
On se demande pourquoi le dieu des gueux
Est toujours du côté des riches
L’enfer des pauvres fait le paradis des princes
À l’amiable, ils ne céderont jamais rien
De la fange à nos chaumières
Laborieux et repoussant
Le pain ne se transforme pas en chair
Le vin ne goûte pas comme le sang
L’enfer des pauvres fait le paradis des princes
À l’amiable, ils ne céderont jamais rien
Notre dégoût du beau linge
Ne suppose pas nos pieds sales
En attendant le tocsin
Nous dormirons sur la paille
Ni pain, ni liberté
Ça ne nous prendra que des flammes
Sans roi, ni monnaie
Nous sommes votre prochain drame
Notre cœur est plus vaste
Que tous les projets de mur
Plus noir que l’plus sombre des contrastes
Plus solide que toutes les armures
"The War of the Poor"
Liberalism managed somehow to make the class opposition disappear, by dividing the workers, and making the identification of rulers as enemies more subtle than it used to be. Their weapons being the isolation of the division of labor, delocalization, and uberization of the workers of course, but also creating this illusion of comfort through consumerism for the popular classes... But class war is still relevant to me, and it seems like more and more people realize this and that the tendency might reverse, and that we could win that fight someday... I guess it’s one of the only "optimistic" songs I ever wrote.
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12. |
L'argile
01:48
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Je respire ces vapeurs d’angoisse
À chaque nom qui s’échappe
Je passe au travers du nuage
De chaque mot qui s’évapore
Les insomnies martèlent et serpentent
De sciatique en sciatique
Les mêmes histoires qui se répètent
De migraine en migraine
Au cœur de l’ennui d’une ville morte
Acteur d’un film où il ne se passe rien
Une main qui tremble, un pied qui trépigne
Une douleur figée dans l’argile
"Clay"
This song is about seeing relatives getting old and sick and depressed and how it’s hard to find a way to deal with it, how it resonate with the first few symptoms of elderliness I can experience myself, and how it’s not really to die that is frightening but the whole part when the body and the mind seem to escape the control we once had. The terrible feeling of being trapped in our own body.
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13. |
Mare Nostrum
02:31
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La liberté de circulation
N'existe que pour les marchandises
Blottis sous des bâches de camion
Des sacs poubelles comme valises
Victimes de survie et d’espoir
Au fond du plus grand cimetière d'Europe
L'abondance détourne le regard
Face aux navires en détresse
Des barbelés entourent les remparts
De notre Europe forteresse
Coupables de survie et d’espoir
Au fond du plus grand cimetière d’Europe
"Mare Nostrum"
Mare Nostrum is the nickname of the Mediterranean Sea, it’s latin for "our sea". This also the name of an intergovernmental operation in Europe to respond to the "migration crisis" in the past few years. It ceased operations in 2014. This is a song about Europe’s disgraceful way of dealing with refugees, and how nothing seems to get better...
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