1. |
Carcassonne
02:30
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Sans plomber l’ambiance,
Sans stresser en silence
Sans poser ma bite sur une bible
Mon cœur sur une cible
Assiégé je jette chaque matin
Un porc par-dessus mes murailles
Un faux semblant rempli de grain
Une armée d’épouvantails
Je suis un chien de garde empaillé
Je suis une statue enragée
Je pèse sur l’épée immobile
À jamais dans son enclume
Je donnerais tellement,
De thunes et de carences
Pour curer ces larmes,
Et guérir ma putain de confiance
Se défaire de mes armes
Pour une paire de béquilles
Échanger mon blindage
Contre un sevrage indélébile
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2. |
Marx et l'Histoire
01:18
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Je déploie mes ailes
Comme un corbeau son inertie
Je ne lis plus rien
La chimie loue ma léthargie
Je parle de chimères
Comme Marx parlait d'histoire
Aveuglé par la misère
Je cramponne ma trajectoire
Adulte responsable
Piégé dans une vie d’enfant
Au Panthéon de mes idées noires
On ne trouve que des morts-vivants
Je parle de chimères
Comme Marx parlait d'histoire
Je parle de misère
Comme Marx parlait d'histoire
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3. |
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Je ne suis pas misanthrope
J’ai juste besoin d’un verre
Pour t’écouter te plaindre
Pour sourire à tes potes
Et quoi que je fasse
Quoi que j’entreprenne
Je ne récolte que des peines
Et nulle part c’est chez moi
Jamais pertinent
Jamais dans les temps
Je rate à travers toi
Nulle part c’est chez moi
Hier me blesse encore
Demain je ferai le mort
La nuit ne m’aura pas
Jamais porté conseil
Le temps calme les angoisses
Les larmes diluent la poisse
Le prozac efficace
Et nulle part c’est chez moi
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4. |
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À ronger des bouts de corde
On épuise ses ardeurs
Lassé par les mêmes accords
Je vous connais par cœur
Les rats quittent le navire
J’essaye de tenir en apnée
Le butin change de rive
Dans ce rafiot sabordé
Le chant des sirènes ne payera pas ton loyer
Dormir saoul à fond de cale
De la cire dans les oreilles
Amorphe entre chaque escale
Médusé au soleil
Sur scène comme un radeau
Les sages se trouvent cannibales
Le sauvetage tombe à l’eau
La mutinerie s’emballe
Le chant des sirènes ne payera pas ton loyer
L’étoile du berger n’est décidément pas du bon côté
Le chant des sirènes ne payera pas ton loyer
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5. |
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Le grand prophète est de retour
Réjouissez-vous
Les vrais problèmes sont parmi nous
Nos espérances ne volent finalement pas bien haut
Réjouissez-vous
Les vrais problèmes sont parmi nous
Merci pour cette révolution
Merci pour le diabète, merci mon père
Merci pour mon emploi précaire
Merci pour la désinformation
Aucun épisode ne sert de leçon
Ne doutez de rien
Les vrais problèmes sont parmi nous
La propagande résonne par nos propres réseaux
Ne doutez de rien
Les vrais problèmes sont parmi nous
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6. |
50 euros
00:49
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Je suis un acteur raté
Je ne sais qu’improviser
J’ai passé une éternité
À savoir quoi m’approprier
Je me subis en oubliant
J’assume mes médicaments
J’ouvre les yeux en y pensant
Je n’ai pas tué mes parents
Je ne suis pas marqué au fer blanc
Je contrôle plus mes sentiments
50 balles pour parler de ma mère
On se retrouvera en enfer
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7. |
Pire père
02:49
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Je reste planté là un verre à la main
Je mate cette photo tragique
Une échographie sans couffin
Sur notre frigo si romantique
Les optimistes me saoulent à parler d’échec
Les cons ont toujours un avis
Les croque-morts eux-mêmes continuent
À pondre des futurs cadavres
Je lève mon majeur au pire père
Que j’aurais tellement pu être
Je lève mon verre à une vie de merde évitée
Je pense à mon vieux père qui n’a rien raté
Je trinque encore à sa santé
J’hésite rhétoriquement à me resservir
Cet embryon semble sourire
Et j’emmerde tous ces bigots qui crient au meurtre
J’emmerde ces psys qui cherchent un heurt
Prêchant la famille et la vertu
J’y vois des fiascos perdus
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8. |
Seuls au pluriel
01:52
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Le disquaire de mon enfance
Est devenu un shop de hipster
Tous mes potes sont en vacances
Je sais plus trop quoi foutre à cette heure
Toi et moi seuls contre cette ville
J’ai l’impression de l’entendre pleurer
Toi et moi seuls contre cette vie
Je ne pense pas être un mauvais pote
J’ai peut-être mal choisi ma famille
J’ai laissé des abcès en compote
Tous mes frères sont partis en exil
Toi et moi seuls contre cette ville
J’ai l’impression de l’entendre pleurer
Toi et moi seuls contre cette vie
Trop de murmures autour de moi
Trop de sûreté, trop de fausses joies
Je n’aurais pas du compter sur toi...
J’ai trop veillé
Personne ne compte plus sur moi
J’ai trop compté
Personne ne veille plus sur moi
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9. |
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Je célèbre chaque choix
Embrasse le piratage
J’emmerde mon héritage
Le spectacle est planifié
La chair est si triste
Je n’ai lu aucun livre
Et sans compter
Le mariage de mes frères
Le charriage de mes pairs
Et sans rater
Mon cortège funéraire
Mon retour à la terre
Hélas pour moi
Les victimes sont en rang
Personne n’est innocent
Par où commence l’amour ?
Où s’arrête le désir ?
La souffrance tous les jours
Bordel, je suis inutile
Bordel, j’ai réussi ma vie
J’étreins ma propre tragédie
Le dernier homme
Est sec à l’intérieur
Il n’aspire plus à rien
Le dernier arbre
Est mort à l’intérieur
Il n’aspire plus à rien
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10. |
Présent composé
02:04
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Réalité, strictement embrumée
Chaque rien-du-tout est docilement auto-archivé
Nostalgie rendue instantanée
Volontaire gentrification de notre vie privée
La lecture est désintimisée
Scénarisons nos existences, usé à sauvegarder
Poète et scribe, j’engendre une atmosphère
Comme dans Orange Mécanique : moralité sans choix
L’Histoire est immédiate, l'instant est archivé
Les cinq prochaines minutes ont déjà commencé
Désintéressé, je m’accroche à ta main,
Perdu dans un document je ne vois pas plus loin
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11. |
Novembre
02:41
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La bonne personne
Dans les mauvais bras
Le réveil sonne
Dans ces mauvais draps
Trinquer tout seul est devenu un rassurant combat
La distance ne marche pas toujours au même pas
Je rêve d’une brique jetée par la fenêtre
Je rêve peut-être de mon coeur qui s'arrête
Je rêve d’une brique jetée par la fenêtre
Les cloches résonnent
Elles m’abrutissent déjà
L’avance me sonne
Trop conscient des dégâts
La fin du monde se fera à poil sur un buffet
Sa mise en scène trahit un sadisme trop surfait
En novembre je rêve d’une guirlande qu’on décroche
En novembre je rêve d’une affiche qu’on amoche
En novembre je rêve d’une cuite un peu moins moche
En novembre je rêve d’une bouteille qu’on raccroche
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12. |
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Mentir ou se protéger
Panser avec ton égo
Détruire pour te soulager
J’ai perdu ton numéro
L’amitié est un plat qui se mange froid
Chacun sa vie de merde à gâcher
Ne pense plus jamais à moi
Ne pense plus jamais à moi
Ne pense plus jamais à moi
Ne pense plus jamais à moi
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13. |
Cul-de-sac
01:45
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Laisse pas la porte ouverte
Accroche bien ta ceinture
C’est pas un dérapage
C’est juste qu’on fonce
Vraiment en plein dans l’mur
Laisse tomber…
Le progrès, la prospérité
Se conjuguent au passé
Subjuguent la vérité
Abruti entre la flemme et l’effort
La prochaine dictature sera télévisée
Passe-moi l’eau
J’ai un buisson ardent à noyer
Je ne sais même pas
Comment on a pu se retrouver
À vomir encore plus bas
De nos têtes rien ne fleurira plus
Et de nos mains rien de bon
Ne se construira plus
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14. |
Prévert, Kosma, Paris
04:12
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Y’a des clodos qui chantent et des rats qui jamais ne valsent
Des habitudes de soulards qui roulent sur le quai d'en face
Il y a des envies de silence et des besoins d'ailleurs
Il y a à Paris du béton pour porter les cœurs
Un million de Prévert, un million de Kosma
Un million de chansons ne suffiront pas
Il y a des métros qui craquent sur des corps invisibles
Des minutes de retard qui coulent encore dans le vide
Il y a des envies d'en finir et d'en finir encore
Il y a à Paris, des wagons pour casser les morts
Un million de Prévert, un million de Kosma
Un million de chansons ne suffiront pas
Il y a des yeux qui glissent sur les rails dénudés
Quelques feuilles mortes que j'ai tant rêvé d'imiter
Déchiré sous le quai comme un rat qui jamais ne valse
J'aurais voulu sourire, te rejoindre sur le quai d'en face
Un million de Prévert, un million de Kosma
Un million de chansons ne suffiront pas
Un million de Prévert, un million de Kosma
Un million de chansons ne m’attendront pas
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GUERILLA ASSO Paris, France
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